Plomb, bois brûlé, bois usé,
brique, grillage, charbon,
minerai et lumière...
François Retali systématise
une défense, une veille,
une résistance.
La lumière paraphe
le discours des matériaux.
Le frémissement du néon
vient faire s'écarquiller
des paupières de plomb,
ou des planches usées,
par la répétition inlassable
de jours coupants, carrelés,
charbonneux, bitumés.
Fil conducteur, le néon
non seulement veille,
dessine et signe la mise
en oeuvre, mais sert de lien
en surfilant d'un graphisme
surcoloré des oeuvres
où, à la volonté de jouer
le paradoxe des matières
se mêle le désir
de conjuguer force et fragilité
et nécessité d'affirmer
une résistance au temps,
au fugace et à l'éphémère.
Résistance artistique, inutile,
dérisoire contre le temps
mais aussi résistance
électrique, moyen
de moduler l'intensité
des jours et du jour.
Sylviane Corvisier