Bernard Rémusat
met de nouveaux murs sur nos murs plats,
mais des murs de ville vieille, des murs mûrs, qui ont vécu,
des murs lépreux gravés de nobles cicatrices,
ni aveugles ni sourds, pleins de murmures
et de regards sur le passé, le notre comme celui de l'artiste,
celui des traîneurs de rue,
des murs d'en face tranquillement observés,
puis rêvés et embellis d'anciens crépis,
de graffitis en palimpseste,
des murs de soleils, de pluies et de persiennes jalouses,
des murs de souvenirs où s'emprisonner volontiers.
Maxime Préaud
(Conservateur général au département des Estampes
de la Bibliothèque nationale de France)